
À propos de Charles Xelot
Charles Xelot développe, depuis plus de quinze ans, une œuvre qui explore le rapport fragile et paradoxal entre l’homme et la nature face aux bouleversements contemporains.
Formé aux sciences de l’environnement avant de se consacrer à la photographie, il a été assistant du photographe Ahmet Ertug et se forme en s’initiant à la chambre 8×10, aux procédés de tirage grand format et à l’édition de livres d’art, forgeant une approche singulière, à la croisée du documentaire et de la photographie expérimentale.
Pendant plus d’une décennie, il a arpenté l’Arctique russe au fil de longues expéditions, affrontant ses territoires hostiles pour révéler, à travers plusieurs séries photographiques, les transformations profondes de paysages autrefois perçus comme intouchables. La série There Is Gas Under the Tundra (2016–2019) suit ainsi la construction de l’un des plus grands complexes gaziers au monde, confrontant l’ampleur industrielle aux modes de vie des peuples autochtones Nenets, tandis que White Water(2021–2022) documente la Route Maritime du Nord, entre navigation, isolement et marchandisation des espaces polaires.
Parallèlement à ses projets documentaires, Charles Xelot conçoit des séries performatives, où le geste photographique lui-même — éclairer, brûler, mettre en scène — devient partie intégrante de l’œuvre. Burned Forest (2020–2021), Traces (2021) ou The Party Is Over (2020–2022) explorent ainsi la fragilité des écosystèmes en révélant les empreintes de l’action humaine sur des environnements en apparence vierges. Ses images ouvrent un espace spéculatif où l’impermanence se conjugue à la conscience des bouleversements climatiques et politiques.
Depuis 2023, son investigation s’étend à des installations expérimentales qui conjuguent photographie et mécanique pour interroger le temps comme matériau. En 2025, l’Horloge Photographique, installation sous forme d’un panorama de 24 heures se déroulant lentement sous les yeux du spectateur, ou encore Hyperliquide, autour de la fluidité des images en mouvement, étoffent cette recherche et donnent à voir ce qui échappe à la maîtrise humaine.
L’ensemble de son œuvre, entre rigueur scientifique et poétique du sensible, met en tension l’illusion de contrôle et l’expérience de forces qui nous dépassent. Ses photographies et installations invitent à contempler la beauté inquiète d‘un monde en mutation en ouvrant des espaces de réflexion sur notre responsabilité face à l’avenir des territoires que nous habitons.
Dans le prolongement de ses travaux, Charles Xelot conçoit des livres d’exception pour des fondations et institutions. Conçus comme des objets précieux, ces ouvrages poursuivent sa réflexion sur la circulation des images et leur matérialité.
Il est lauréat en 2019 de la Bourse du Talent et remporte en 2024 le premier prix LifeFramer Series Award. Son oeuvre a été exposée à la Bibliothèque nationale de France, au Moscow Museum of Modern Art, à la galerie Blue Sky (Portland), à la galerie Cimaise (Genève) ou encore au sein de la New-York Public Library. Ses travaux ont été publié, entre autres, dans le British Journal of Photography, Paris Match, Le Figaro Magazine ou encore The National Geographic.